Ce propos sans ménagement de Frank Thiers fera froncer les sourcils chez plusieurs connaisseurs du sport automobile. Mais si on regarde les annales des éditions précédentes, cet oracle n'est pas si fou. D'année en année, la famille Thiers est devenue une formation de pointe au cours des courses de longue distance. Lors des années passées, cette équipe de Flandre Occidentale a toujours réussi à se retrouver aux premiers rangs tant lors du Spa Euro Race (sur 4 et/ou 6 heures de course) que lors des 24 Heures de Zolder. Les deux dernières éditions de la course de 24 heures à Zolder, la Porsche du Russell Racing s'est placée à chaque fois quatrième sous le drapeau à damiers et se trouvait également sur la plus haute marche du podium GTB. Malgré que les frères Thiers se trouvaient déjà à deux reprises cette saison sur le podium, lors des 1000 km de Spa (1er GTB) et du Spa Euro Race (2ème GTB), suite à la malchance connue lors du Belcar New Race Festival et à Brands Hatch, il est presque irréalisable d'encore lutter pour le titre en classe GTB. C'est pour cela qu'ils partent en direction de Zolder sans pression.
Frank Thiers : "Malgré le fait que, le week-end prochain, nous devons nous passer de Kurt qui, au cours d'une petite partie de ski nautique, s'est gravement blessé au genou, je peux supposer que mon frère Hans, Guy Van Mol, Laurent Van Moerkerke et moi-même, disposons d'un team très homogène pour faire des étincelles pendant la course de 24 heures à venir. Van Moerkerke était déjà là quand nous avons terminé quatrième au général et que nous avons gagné la classe GTB en 2003 et avec Van Mol nous avons réédité cela en 2004. Comme en théorie, nous n'avons que peu de chance de jouer un rôle important pour le titre en GTB, nous ne devons tenir compte de personne. Penders devra tenir à l'œil l'Ultima de Qvick et vice-versa. Nous avons concocté une stratégie que je ne dévoilerai pas ici, mais qui sera très efficace si nous restons bien entendu épargnés de la panne. Tout comme les éditions précédentes, nous avons choisi de remplacer le moteur RS par un moteur GT3 d'origine. Plus longue durée, moins de consommation, etc.. Egalement, les chances d'aller jusqu'au bout augmentent avec un moteur GT3 d'origine, et en plus, de ce fait, une révision supplémentaire du moteur RS est aussi économisée. La saison précédente, notre voiture est restée le moins de temps de tous dans la pitlane. Nous n'allons pas inutilement esquinter le matériel pour une bonne place sur la grille de départ. Au début de la course, nous allons sentir de quel côté vient le vent et regarder ce que fait la concurrence. En fonction de cela, nous corrigerons éventuellement notre stratégie. Deux ans de suite quatrième au général et une victoire en GTB, c'est chouette, mais maintenant, nous avons la possibilité et la capacité d'imposer le rythme et de viser le podium au général. Et bien entendu prendre un solide bénéfice en GTB", déclare Frank Thiers motivé.
Après la défection de Kurt Thiers, Laurent Van Moerkerke n'a pas raté l'occasion de remplir la place libre : "Les frères Thiers ne sont pas des inconnus pour moi. Nous avons déjà roulé deux fois ensemble aux 24 Heures de Zolder, avec succès, et je leur ai acheté jadis une GT3 Supercup qui maintenant est dans les mains de Philippe Cracco et du First Motorsport. Sans le volant chez Russell Racing, je ne serais pas venu à Zolder avec la Stealth. Elle a été entièrement démontée pour la faire aller encore plus vite pour les deux dernières épreuves de la saison. Je suis heureux de pouvoir à nouveau faire partie du Russell Racing. L'éventualité d'un bon résultat est grande. Et le fait qu'ils ne conduisent pas en fonction du championnat fait que la pression est moins grande et que nous pouvons rouler notre propre course", raconte Van Moerkerke.
Guy Van Mol est également de la partie et espère faire au moins aussi bien que l'année dernière. Malgré le fait que cet homme rapide de Knokke ne roule seulement qu'une course par an, il a, à la suite des années du Procar, acquis une énorme expérience et s'adapte très rapidement. "J'ai besoin d'à peine cinq tours pour revenir dans le bon rythme", explique Van Mol. "Quand je suis arrivé l'an passé pour la première fois dans la famille Thiers, j'étais impressionné par le professionnalisme et la chouette ambiance au sein du team. Pour moi, c'est un exutoire et si tu trouves la combinaison idéale, tu en sera content a posteriori. Voilà pourquoi je n'ai pas hésité à recommencer avec le Russell Racing. Malgré le fait que nous n'avons plus 20 ans, le physique est encore bien là pour une telle course lourde comme du plomb. Je garde ma condition à niveau en allant régulièrement marcher le long de la plage. Si je vais un jour encore conduire une saison complète ? Cela dépend de différents facteurs. Les budgets ont augmenté depuis quelques années alors que je roulais encore avec la Honda NSX et la BMW M3 et si tu gères une usine, il est difficile d'être absent autant de jours pour chaque épreuve. Mais j'y ai repris goût et il est possible qu'à l'avenir, je vais rouler un petit peu plus. Mais un championnat complet, je ne vais provisoirement pas le faire. Grâce à Alpha Plus et MAS, j'ai pu rassembler le budget", déclare Guy Van Mol.
(PDS/Russll/PJ)