A peine quelques jours après son retour de Grande-Bretagne, Markus Palttala nous a reçus pour les lecteurs de 24u.be. Suite aux 1000 kilomètres de Silverstone, le Finlandais a roulé avec la Porsche GT3 RSR du Gordon/Gulf team. Palttala étonnait le monde entier et mettait son surnom 'le Finlandais volant' à l'honneur. Le Finlandais de 28 ans prenait le départ en 39ème position. Par une pluie battante, il s'est battu aux avant-plans et après deux heures de course, il rentrait pour un arrêt au stand; à ce moment à la sixième place... En cours de route, il a dépassé de nombreuses voitures intrinsèquement plus rapides. Même les pilotes GT1, GT2 et LMP2 les plus expérimentés n'ont pas pu lui résister ! Pouvons-nous de nouveau nous attendre, à Zolder, à un tel exploit ?
Markus Palttala : "D'après moi, à Zolder, il n'y a aucun prototype à dépasser... ou si ? Je plaisante... Je suis reconnaissant au team qu'il m'ait laissé prendre le départ. Il m'avait donné une bonne voiture et je me suis vraiment amusé. Cette prouesse à Silverstone a été uniquement possible parce que les circonstances ont été particulièrement mauvaises. On peut les comparer avec les circonstances de la première manche Belcar lors du week-end LMES à Spa, mi-avril. C'était dangereux sur le circuit. Tu n'y voyais rien ! J'étais simplement en train de me promener et j'ai essayé de le faire calmement. Mon but était de garder la voiture en piste et de l'amener saine et sauve au pitstop prévu. Je pensais que j'avais roulé relativement lentement, mais je pense que les autres étaient simplement encore plus lents. Il semblait parfois que la voiture était en train de flotter, et une fois, j'ai presque touché un proto tandis que j'étais en cinquième vitesse. Le proto a fait un tête-à-queue sur la ligne droite, quelques mètres devant mon nez. Heureusement, je roulais du 'mauvais' côté de la ligne droite et ainsi j'ai pu éviter la voiture. D'autres ont eu moins de chance. Je souhaite toujours de la pluie, mais cette sorte de temps ferait que la moitié du Belcar serait noyé. Espérons que, le week-end prochain, le temps ne sera pas si dramatique ! Mais tu connais l'été belge... il peut faire extrêmement chaud, ou froid et humide. Pourquoi pas de neige ? Alors je me sentirais encore plus à la maison... "
Pour Palttala, ce sera la quatrième participation aux 24 heures de Zolder. Il n'a pas eu tellement de chance jusqu'à présent dans cette course de 24 heures. Aucune fois, le dimanche après-midi, il n'a vu le drapeau à damiers. Après trois scores nuls, le Finlandais espère, de tout cœur, réaliser un bon résultat : "En 2000, j'ai fait mes débuts en Belgique, également chez PSI. A cette époque, je partageais une Porsche GT3 Cup avec Marc Goossens et Philippe Tollenaire. Nous étions en train de faire une bonne course jusqu'à ce que la pompe à essence nous ait lâchés au milieu de la nuit. J'ai juste garé la voiture à la chicane Villeneuve. Marc ne l'oubliera jamais. Il racontera toujours combien de temps cela a duré pour que je revienne dans le box. Il était persuadé que je m'étais perdu en cours de route. En 2003, j'ai roulé avec Leo Van Sande et mon compatriote Risto Virtanen avec le biturbo RTM. Au début, nous avons roulé pendant longtemps en tête, mais après six heures de course, Risto a été impliqué dans un accident avec deux autres voitures. J'ai passé une grande partie de la nuit avec lui à l'hôpital local. Lors de l'accident, il a eu une commotion cérébrale et il ne se sentait pas très bien. Heureusement, il a vite été déclaré en bonne santé, et c'est naturellement le plus important. L'année dernière, nous avons tout bien fait avec la GT2-R de PSI, avec comme coéquipiers Leo Van Sande naturellement et Marc Duez. Nous avons lutté pour la tête avec la Viper du GLPK et nous avons joué à chassé-croisé jusqu'à ce qu'une faute matérielle rare dans un piston nous ait obligés à abandonner. Nous aurions terminé certainement dans le top deux ! En d'autres termes : je ne suis encore jamais allé jusqu'au bout de la course. Cela changera bien la semaine prochaine !"
Palttala garde les plus beaux souvenirs de sa première année en Belgique. C'était sa première participation à la course de 24 heures à Zolder, et sa première course d'endurance avec une Porsche. A travers ces années, c'était évidemment pour lui un grand plaisir de former une équipe avec des pilotes comme Goossens et Duez. Le Finlandais Volant est encore toujours impressionné par les prestations de Duez : "Il a un esprit d'équipe fantastique, et beaucoup de talent. Nous savons naturellement que c'est un gars agréable ! J'espère que cette année encore je peux vivre quelque chose de plus spécial. J'ai roulé les deux dernières années en tête... si tout va bien cette année, alors la victoire est un objectif réaliste. Naturellement, la concurrence est rude et nous ne sommes pas les seuls qui venons pour la victoire. De toute façon, nous serons à nouveau au départ avec la GT2-R. En ce moment, nous sommes en négociation avec divers pilotes, mais aucune décision n'a encore été prise. Ce n'est également pas encore certain que nous participions avec trois ou quatre pilotes. En tout cas, nous voulons un pilote qui a de l'expérience avec la Porsche et les courses d'endurance. Malheureusement, nous ne pouvons pas faire appel à un pilote du FIA GT car ils sont déjà à l'ouvrage à Oschersleben. Les pilotes ALMS ont un timing chargé et nous ne pouvons donc pas compter sur eux. Kurt Mollekens rejoindra le team à Zolder, mais ce n'est pas encore évident qu'il roule sur la turbo ou la RSR, avec Jos et Fred. Nous avons tous le même nombre de points et les deux voitures veulent monter le plus possible dans le championnat."
Les années précédentes le Finlandais établi à Eupen a toujours connu des mésaventures. La quatrième fois sera-t-elle la bonne ? Le team ne va rien laisser au hasard. La voiture est préparée de façon optimale pour les 24 Heures de Zolder. Chaque détail a été vérifié et rien n'a été laissé au hasard : "Nous avons choisi de remonter la boîte de vitesses standard en H, au lieu de la boîte de vitesses séquentielle. Malgré que le système séquentiel soit prometteur, nous voulons jouer la sécurité. Le moteur tourne à un régime plus bas pour augmenter la fiabilité et en même temps, cela permet de conduire plus économiquement. Dans le préambule de la course, nous allons nous concentrer sur les réglages de course, pour que nous puissions trouver une vitesse de course confortable pour tous les pilotes. Il n'importe pas que nous soyons en pole, ou à la cinquième place. La qualification a pour nous peu d'intérêt. Il est en effet important de rouler le moins de kilomètres possibles et d'épargner la voiture pour la course. C'est peut-être un cliché, mais c'est notre but pour aller jusqu'au bout sans grand problème. Nous devons nous concentrer sur la situation dans le championnat. Naturellement, nous lorgnerons des points après 6 et 12 heures, mais à vrai dire la course ne commence que le lendemain matin. Nous allons commencer tranquillement et faire notre propre course. Tous les pilotes doivent suivre la stratégie du team et rouler dans les chronos imposés. Une course sans problème devrait nous amener de façon sûr et certaine à une bonne place. Par conséquent, nous n'envisageons pas de briller à la télévision au début de la course." L'Euphony 24 Heures de Zolder est vraiment une bataille d'usure pour l'homme et la machine. Markus Palttala en est également conscient : "Les 24 Heures de Zolder est probablement la course de 24 heures la plus difficile du monde. Le circuit est très dur pour la voiture, les freins souffrent surtout beaucoup. Il y a beaucoup d'endroits où tu dois freiner bloc, pour ensuite accélérer fortement. Zolder est un circuit court et quand tu lâches tout le Belcar, tu dois toujours tenir compte du trafic. Sur le plan physique, la course sollicite beaucoup le corps. Le circuit n'offre pas beaucoup de longues lignes droites où les pilotes peuvent se reposer un peu. C'est tout le temps : freiner, tourner, changer de vitesses et accélérer. C'est une des seules raisons pour laquelle nous réfléchissons de commencer la course avec quatre pilotes... car en fait, il est plus malin de finir une course de 24 heures à trois."
Pour finir, Markus a encore complimenté le travail difficile de l'équipe de ce site internet : "C'est formidable d'avoir un site internet en direct comme 24u.be qui est aussi bien entretenu. De plus en plus de gens suivent les courses via internet. Sur ce site web, les fans sont servis en un clin d'oeil. L'existence des sites web comme ceux-ci est évidemment également importante pour les pilotes et les teams. Les sponsors, fans, amis et supporters qui ne peuvent pas être présents, ont maintenant l'occasion de suivre ce qui s'y passe. Je suis vraiment convaincu qu'un tas de Finlandais suivront de près ce site internet parce qu'il n'y a nulle part ailleurs autant d'informations au sujet du Belcar."
(MK/PJ)
Photos: Racingworld.be - Martijn Wouters et MarkusPalttala.com